loѕт ιɴ ѕoмewнere [pv pнιl]

La vampire avait ramené ses jambes contre elle, les entourant de ses bras et posant son menton sur ses genoux, comme à la recherche de la chaleur et de la sécurité qu'elle n'avait jamais reçu. Comme si elle voulait se protéger du monde extérieur, comme un enfant ayant peur du noir. Cependant, Rosalina n'était plus une enfant et elle devait faire face à ce monde égoïste et sanguinaire, qui n'est régi que par l'argent et le pouvoir.
Ses pensées avaient pris le large, repensant à ses minces souvenirs qu'elle conservait de son enfance pitoyable. Elle ignorait si les images qui lui venaient en tête étaient réellement des souvenirs ou de simples rêves oubliés.
Soudainement, la voix de l'humain la ramena à la triste réalité et elle posa son regard plus sombre qu'à l'habitude sur lui. Il ne doit resté qu'une demi journée de marche tout au plus [...] La vampire soupira doucement, heureuse que le long périple prenne bientôt fin. Pour le moment du moins. Elle s'étira longuement, comme si elle se réveillait d'une longue nuit de sommeil, essayant de garder les yeux ouverts pour écouter les propos de l'humain. Qui sait, peut-être dira-t-il quelque chose d'intelligent pour une fois ? D'ailleurs en parlant de sa, il y a de forte chance pour qu'il refuse de répondre à nos questions. Il n'est pas espion pour rien, même si c'est un dragon. A mon avis, il voudra une compensation. [...] Rosalina tiqua sur le mot compensation. Le reste des propos de Phil ne l'intéressa guère.
Que voudrait-il en échange d'informations ? De l'or ? Elle soupira, se demandant bien pourquoi elle posait la question. Que ferait un dragon avec de l'or ? Il s'achèterait des humains pour ensuite les dévorer ? Elle sourit à cette pensée, mais son visage redevint bien vite neutre.

Rosalina hocha de la tête lorsque l'humain répondit à sa question pour le moins débile de sa part. Elle se doutait bien les dragons voulaient quelque chose de plus que de l'or. Peut-être un sacrifice ou un truc du genre. Elle s'était levée et faisait quelques pas pour se dégourdir les jambes. Elle voulait être concentrée, malgré la fatigue qui ralentissait tous ses sens. Elle fini par se s’asseoir de nouveau, dans une position plus confortable, les jambes dépliées, les bras soutenant le haut de son corps. [...] mais si nous voulons avoir une chance d'avoir sa coopération, la meilleurs solution serait une femme, une esclave féminine, et tu es toute désigné pour jouer ce rôle. La vampire se leva subitement, comme si elle venait d'être piquée par quelque chose. Elle avait accepté de suivre l'humain, de lui payer sa chambre, de l'endurer pendant des jours et des jours et maintenant, il lui réclamait d'être une esclave au service ... d'un dragon ! La colère voila ses yeux, qui reprirent une teinte plus rouge. Les flammes du feu de camp se reflétait dans son regard. Ses sourcils se rejoignaient presque au-dessus de son nez, déformant son visage de haine pure et simple.
Te rends-tu compte de ce que tu me demandes, sale vermine ? Elle s'approcha de l'humain, qui pensait peut-être que le feu pouvait le protéger ? Elle le prit par le col de son chandail et le souleva de terre. Les images qu'elle s'était imaginées ces derniers jours lui défilèrent dans la tête. Les voix réclamaient vengeance. À mort, à mort !, criaient-elles en coeur. Rosalina lâcha l'humain brusquement, faisant quelques pas vers l'arrière. Elle s'éloigna, disparaissant de la lueur des flammes. Elle voulait être seule pour réfléchir et prendre la bonne décision.

La vampire se doutait bien que l'humain allait la suivre, quoi qu'il pouvait lui en coûter. Un bras, une jambe, une tête ..., ricanaient les voix. Elle se frotta le front, découragée. Toute cette aventure allait-elle finalement s'arrêter là ? Après tant d'efforts ? Elle marchait rapidement, sans regarder où elle allait. Puis, comme elle s'y attendait, l'humain se mit àparler, à lui faire un petit sermon. [...] Et puis c'est vrai à la fin, tu croyais franchement que j'aurais accepté de travailler pour toi, avec toi, si je n'avais pas eu besoin de toi pour obtenir cette information ? Tu aurais put t'en douter. Rosalina s'arrêta subitement, se tournant vers l'humain. Elle n'avait envie que d'une chose : Lui arracher la tête. Elle se contenta de serrer les poings et sa mâchoire, jusqu'à se que ses crocs lui percent les lèves et que le sang coule sur son menton. Son propre sang avec un goût dégoûtant, mais la furie lui empêchait de se rendre compte d'une chose aussi futile en ce moment.
Tu aurais pu trouver mieux, sale gosse. Comme si j'allais réellement servir d'esclave à un dragon. Tes discours ne font qu'empirer la situation, tu veux que je t'apprenne le respect ? Veux-tu réellement que je te la ferme une bonne fois pour toute ? Elle le fixa dans les yeux. S'il osait simplement répliquer de manière ironique, elle n'attendait que cette occasion pour lui mettre son poing dans sa jolie petite gueule. Ce qui risquait de lui casser tous les os de son visage. Elle se tourna et s'avança vers un arbre, le frappant de son poing. Le pauvre végétal émit un craquement plaintif. Sa colère était un peu atténuée après cet acte complètement gratuit. L'humain avait été chanceux de ne pas être cette victime.
Laisse-moi y réfléchir, veux-tu ? La vampire se mit à marcher en direction du feu de camp, sans lui adresser un regard.

Ils arrivèrent enfin près du feu de camp et la vampire se tourna vers lui. Elle avait ignoré ses paroles blessantes jusqu'à présent, mais maintenant, elle en avait mare. Mare de tout. Elle le fixa sans mot, tandis que ses yeux, qui tout à l'heure était voilé de colère, se teintèrent d'une profonde tristesse mélancolique. Elle s'assit, silencieuse.
Si je suis aussi mal que tu le dis, pourquoi es-tu encore là ? Elle leva vers lui un regard qui pouvait lui démontrer combien ses paroles l'avaient blessée. Elle se disait que c'était sûrement pourquoi on l'avait toujours détesté. Malgré ses efforts, seules ses erreurs étaient remarquées. Elle n'avait envie que d'une chose : Tout laissé tombé. Elle plongea son regard dans les flammes, ignorant complètement l'humain. Elle n'en avait plus rien à foutre de lui. Elle ne voulait que partir et reprendre son existence paisible. Au diable les affaires de son peuple, même ses confrères n'en avaient rien à faire d'elle. Elle n'était qu'une simple vampire comme tant d'autres. Un assassin, un monstre.
Continue seul ton chemin, humain. Cette nuit sera la dernière. Demain, tout sera terminé. Elle alla s'abriter sous sa couverture de fortune et fit un effort pour arrêter de penser et de réfléchir. La nuit porte conseil et elle espérait que le lendemain lui apporterait du courage et lui ramènerait sa détermination. Elle se couvrit la tête, voulant échapper à ce monde cruel.

La vampire entendit très clairement les paroles de l'humain, mais elle n'en fit rien. Elle se doutait bien que dire ces paroles lui coûtaient un peu de sa fierté, alors elle n'osa pas répliquer. La nuit allait sûrement la calmer et elle se reprendrait en main le lendemain. Enfin, elle espérait de tout son coeur.

Le lendemain arriva bien vite pour la vampire. C'était sa première bonne nuit de sommeil et elle s'étira longuement. Le soleil venait à peine de se lever, mais elle était bien réveillée. Elle se défit de ses couvertures qui la retenaient prisonnière et elle se leva. La lumière du jour l'aveugla pendant un instant, puis ses pupilles s'habituèrent à cette clarté. Elle jeta un rapide coup d'oeil au camp et remarqua que l'humain n'y était pas. Était-il finalement parti ? Pourtant, ses affaires étaient encore là ... Elle se dit qu'il ne devait pas être bien loin.
Elle s'approcha de sa sacoche de cuir qui contenait toutes ses effets personnelles. Elle en sortit une petite bouteille -sa réserve personnelle de sang- et en but une gorgée. Le goût laissait à désirer, mais le sang la réveilla et elle entreprit de retrouver l'humain, ce qui ne devait pas réellement lui poser de problèmes.
Elle suivit les traces qu'ils avaient laissé la veille quand ils s'étaient enfoncés dans les bois. Elle vit l'arbre qui portait une légère marque sur son écorce et leva le regard. L'humain dormait sur l'une des branches. Un sourire malsain se dessina sur ses lèvres. Revigorée par sa gorgée de sang, elle secoua vivement l'arbre dans le but d'en faire tomber l'humain. Elle se tenait en position pour le rattraper s'il tombait réellement. Il ne fallait surtout pas le blesser. Les humains étaient des êtes si fragiles. Il risquait d'avoir quelques bleus si elle l'attrapait de toute façon.

Elle le regarda faire, se doutant bien que l'humain était beaucoup plus agile qu'il n'y paraissait.
Je sais que tu m'aimes pas, mais de la à vouloir me faire tomber dans mon sommeil, c'est petit et mesquin ... bon d'accord, venant de toi c'est normal.
La vampire se mit à rire de bon coeur. Elle recula de quelques pas pour laisser la place à l'humain se tomber sur ses pieds. Elle affichait un grand sourire.
En route camarade, la route est encore longue avant la destination. Elle s'éloigna, le pied léger. D'où lui venait cette bonne humeur ? Elle l'ignorait, mais elle ferait de son mieux pour la conserver. Même si son moral baissait à la simple idée qu'elle devrait devenir pendant un ou deux jours l'esclave d'un dragon, elle se consolait en se disant que c'était pour le bien de son peuple. Et qui sait, peut-être elle recevrait enfin les remerciements qui lui étaient dus ? Elle sautillait presque à l'idée d'avoir enfin des paroles aimantes.
Tu vas me devoir une bonne nuit dans une auberge, petit humain. Elle se tourna vers lui, toujours le même sourire sur le visage. Elle en avait mare de toujours être de mauvaise humeur. Elle l'avait toujours vu en noir, mais maintenant, elle voyait de la lumière au bout de ce tunnel infernal.

Elle se tourna vers lui.
Si tu veux, mais il est pas dit que tu l'apprécie plus que sa. Tu sais très bien que je roule pas sur l'or et je ne pourrait prendre qu'une chambre ... Pour nous deux ... Enfin si tu le souhaite toujours.
Elle lui rendit son sourire à pleines dents, dévoilant ses canines affilées.
Ça me va !
Elle se mit à rire de nouveau, presque heureuse d'avoir retrouvé cette bonne humeur. Elle voulait à tout prix effacer ce qui c'était passé la veille.
Enfin bref, si tu as des questions sur Trax, c'est maintenant. Une fois sur place, il faudra être prudent et surtout faire attention à ce qu'on dira ou fera.
Elle le regarda, réfléchissant. Elle devait se mettre dans la peau d'un servante. Elle devra obéir à ce dragon qui aurait soi-disant des informations sur celui qui avait tué la princesse. Elle se frotta le menton, puis se tourna vers Phil, le visage sérieux.
Premièrement, sais-tu quel genre de servante ce dragon aime ? Idiote ? Obéissante ? Sérieuse ? Deuxièmement, comment devrais-je me comporter en sa présence ? Devrais-je également me changer d'habit ? Qu'aime-t-il le plus ? Que mange-t-il ?Elle voulait être certaine d'être la servante la plus parfaite pour ce foutu dragon.

Elle l'écouta attentivement, ses prunelles rougeoyants plongées dans les siennes d'un brun noisette. Elle le remarqua pour la première fois, mais elle mit ce détail de côté, pour analyser toutes les informations que l'humain lui disait sur le dragon. Ça sera une tâche difficile pour la vampire au fort caractère, mais pour le bien de sa communauté, elle le fera. Elle le savait maintenant.
Chez certaine personne, cette passion pourrait même être vue pour du voyeurisme ou de la perversité ...
Elle se dit qu'elle y était habitué depuis qu'elle avait rencontré l'humain. Cela la fit sourire, alors qu'elle y repensait. Elle pouvait maintenant en rire sans avoir envi d'étrangler l'humain ou même de le tuer d'atroce manière.
Enfin bref, je pense que tu devrais changer de vêtement, pour quelque chose de plus léger ou plus transparent ...
Elle se dit qu'elle avait peut-être un ou deux trucs dans son sac de cuir qui pourrait bien faire l'affaire. Elle devra donc se débarrasser de ce qu'elle porte, c'est-à-dire ses vêtements d'assassins. Ces vêtements qui l'avaient bien souvent protégé contre des attaques pour lui éviter de bien grave blessures quand ses adversaires étaient coriaces. Elle devait avoir une petite chemise blanche et une jupe assortie, qu'elle gardait pour attirer ses ennemis dans son piège de séduction lorsque ceux-ci étaient des hommes.
es rare fois où je l'ai vue avec une servante, il a toujours était d'une gentillesse étonnante, je dois même avouer que la première fois, j'ai crus qu'il était amoureux avant d'en apprendre plus sur lui.
Elle acquiesça doucement. Tant mieux si ce dragon était gentil, comme ça, elle ne sera pas forcée à supporter des blagues de mauvais goûts ... Enfin, c'est ce qu'elle croyait.
Il y a un humour assez particulier... c'est dans le même style mais en plus sexiste, sans pour autant être péjoratif je te rassure. Par contre, si tu pouvais rire, ou faire semblant, ou même mimer que tu fait semblant, de rire, sa pourrait aider.
La vampire perdit un peu de son sourire, qui fut remplacé par une moue découragée. En plus, elle devra supporté une dose d'humour sexiste et de très, très mauvais goût. Elle soupira légèrement.
D'accord, j'ai tout compris.
Elle s'arrêta lentement, passant son sac de cuir par-dessus sa tête et le déposa au sol pour en sortir les-dit vêtements. Elle les montra à l'humain
Et ces vêtements là feront-ils l'affaire ?
Elle lui offrit un sourire charmeur, celui qu'elle gardait habituellement pour ses victimes.

La vampire se releva et défroissa ses vêtements qui n'avaient pas servi depuis un moment. Il faut dire qu'elle avait pris un long congé et n'avait pas fait de missions depuis un certain moment. Mais elle ne s'en plaignait pas.
Heu ... c'est plus habillé que ce à quoi je pensais, mais avec un sourire comme celui la, tu pourrais être en armure complète qu'il ne le remarquerait pas.
La jeune femme aux cheveux blancs se tourna vers lui en rigolant. Elle se demandait bien si elle lui faisait de l'effet à ce pauvre humain. Aucune chance pour qu'un type comme lui ai une place dans son coeur vampirique. Un humain, quelle drôle d'idée. Il sembla reprendre le contrôle de ses pensées et continua son explication.
rax étant un dragon, ton odeur pourrait te trahir, surtout quand il faudra s'en aller.
Elle acquiesça silencieusement, tandis qu'elle se changeait inconsciemment. Elle se retrouva en sous-vêtements le temps de le dire. Ba oui, il l'avait déjà vu comme ça, c'est pas comme si c'était la première fois. Elle enfila la jupe et la légère chemise, remettant ses autres vêtements dans son sac de cuir. Habillée ainsi, sa longue chevelure blanche contrastant avec ses vêtements, elle ressemblait presque à un ange ... aux yeux rouges.
Seulement, qui sait ce qu'elles pourraient connaitre, il serait donc profitable pour toi comme pour moi qu'aucune ne te reconnaisse.
[i]Elle passa son sac de cuir par-dessus sa tête et le mit en bandoulière sur son épaule. Rosalina ne pouvait pas passer inaperçue bien facilement, alors elle croisa les doigts pour ne connaître aucune de ces-dites servantes.
Enfin bref, j'aurais bien une dizaine d'autre recommandation à te faire, mais rien que tu ne puisse pas prévoir ou anticiper. Des remarques, des questions ?
Elle lui fit un nouveau sourire..
Aucune. En route !
Elle prit les devants en sautillant.

La vampire se calma un peu et devint sérieuse. Son visage n'affichait aucune expression autre qu'une profonde concentration.
A partir de maintenant, tu es une servante sous mes ordres. Pas de commentaire, pas de discussion, tu obéis. Cette forêt a des oreilles très fines, et nous n'auront pas le droit à l'erreur.
Elle acquiesça, sans le moindre mot, et suivit le voleur, qui lui dictait la route à prendre. Elle devait être une servante, obéissante et charmante. Un peu naïve, mais toujours prête à répondre aux ordres d'un dragon. Elle devait également prendre les blagues de mauvais goût sans broncher et même en rire. Elle s'interdisait de penser que cette tâche était peut-être un peu trop grande pour elle. Elle était la meilleure et ses années d'expérience en assassinat devraient lui permettre de passer au travers cette épreuve avec réussite et perfection. Après une heure de marche, les jeunes gens arrivèrent près de l'habitation du dragon.
Voici l'antre de Trax. Un jour, il faudra vraiment que je m'intéresse à la méthode qu'il a employé pour pouvoir occuper ces ruines et à faire en sorte que personne n'en apprenne l'existence.
Elle le fixa, attendant qu'il prenne les devants pour lui montrer l'entrée. Elle n'osait quand même pas entrer dans la gueule du loup sans savoir ce qu'il l'attendait. Elle préféra donc attendre que l'humain y aille avant elle, comme tout bon gentleman ferait pour protéger une gente dame.

Elle avait suivi docilement l'humain, tête légèrement baissée. Son rôle de servante avait déjà commencé et elle se savait épiée. Selon ses sens, il y avait bel et bien une servante, tapis dans l'ombre, invisible. Ce qui fut le plus surprenant pour la vampire fut la forte odeur de dragon et elle retroussa légèrement le nez, dégoûtée. Rosalina, alors qu'elle semblait calme, promenait furtivement son regard sur l'endroit, analysant chacun des détails. L'humain semblait bien connaître cette grotte, mais qui sait, peut-être le dragon aurait pu installer quelques pièges. Mais non, ils arrivèrent finalement dans un hall, où ils attendirent quelques minutes. La vampire remarqua presque immédiatement la présence du dragon, malgré sa silencieuse démarche. La voix du reptile géant résonna alors dans toute la grotte et ils se retournèrent pour faire face à la grande présence. La vampire se mit donc à analyser rapidement le dragon et remarqua qu'il lui manquait ses écailles. Étrange, les dragons tenaient beaucoup à leurs écailles et pour les enlever, il a fallu quelqu'un de déterminé et de sadique. Ô combien cela avait-il pu lui faire mal. Elle compatissait presque pour ce dragon minable. C'est alors que Phil répondit au dragon. Rosalina, pour sa part, restait silencieuse, comme une image. Pratiquement invisible, malgré son apparence originale. Ce n'était pas tous les jours que l'on croisait une femme aux cheveux blancs et aux yeux rouges. Encore moins un vampire assassin. Après quelques bavardages et la proposition de Phil, le dragon daigna enfin à remarquer sa présence, qu'il observa sous toutes les coutures. La vampire lui adressa un magnifique sourire, sans dévoiler encore ses crocs.
Enfin soit, qui es tu charmante suceuse de sang ?
Elle ne tiqua point sur le surnom que l'on donne à tous les vampires. Son sourire ne broncha pas, alors qu'elle s'avança pour se présenter convenablement. Elle jugea bon de se trouver un autre prénom. Il fallait dire qu'elle était assez connu, alors pourquoi risquer de se faire découvrir plus rapidement, alors qu'elle pouvait tout bonnement changer d'identité, comme elle l'avait fait à maintes reprises ?
Enchanté, je me prénomme Olivia. Je serai heureuse de vous servir.
Ses paroles s'accompagnèrent d'une légère révérence.

Elle suivit attentivement la conversation forte intéressante des deux individus qui allait et qui lui menait la vie dure. Ses prunelles flamboyantes scrutèrent les environs et son ouïe développée lui indiqua qu'il y avait quelques servantes tout près. Comme si leurs présences, à elle et Phil, étaient dangereuses pour le gigantesque dragon. Bon, d'accord, un vampire pouvait très bien s'attaquer à un dragon lorsqu'on utilisait la ruse, mais un humain ... Peu de chances pour celui-ci de s'en sortir en vie. Rosalina suivait entre-temps l'échange du reptile et du bipède. Elle pouvait voir leur sang bouillir sous leur veine, se rappelant que le peu de sang ingurgité n'aidait pas du tout à sa situation. Le dragon la repoussait, mais le sang de l'humain l'attirait. On la sortit de sa rêverie, fort heureusement, avec l'arrivée de deux servantes.
Très bien, je vais essayer de t'aider, mais pas devant des témoins dans ce cas. Je connais tes coups tordu et je ne veux pas que tu me joue un mauvais tour. Hira, Jicia, montrait la nouvelle demeure à cette vampire.
Elle s'inclina devant le dragon, avant de suivre docilement les deux servantes. Heureusement qu'elle ne passerait pas tout son temps en compagnie du reptile. Son odeur l'écoeurait au plus haut point, mais les vampires ne pouvant point vomir, elle se contentait d'avoir de simples haut-le-coeur. Les servantes la guidait, silencieuses, puis lui ouvrirent la porte de sa nouvelle chambre, fort bien aménagé pour une simple chambre de servante qui plus est. Un lustre orné de plusieurs bougies offraient une douce lumière et le matelas du lit était fait de plumes d'oies. Un sourire s'étira sur son visage ; c'était encore mieux qu'à l’hôtel. Elle se tourna vers les servantes pour les remercier, mais celles-ci étaient déjà parties. Rosalina entra donc dans sa chambre, ferma la porte et fouilla un peu partout ; dans les tiroirs, dans le garde-robe, sous le lit. Les tiroirs de la commode contenaient quelques pages vierges ainsi qu'un encrier. Le garde-robe avait, quant à lui, quelques légères robes et une robe de nuit. Il n'y avait que de la poussière sous le lit. Elle vérifia qu'il n'y avait aucun piège pouvant servir à la tuer d'une quelconque manière, puis elle alla se coucher, profitant de la chaleur des couvertures et du matelas merveilleusement moelleux.

Pendant deux jours, la vampire était contrainte, étant nouvelle dans le domaine, à passer le balais, à passer la serpillière, à nettoyer, à repasser. Toutes des choses que la vampire avait horreur de faire, mais qu'elle faisait avec un grand sourire, ne répondant pas aux moqueries des autres servantes, acquiesçant simplement de la tête. On lui rappela pour la énième fois qu'elle devait passer le balais de cette manière et non de la sienne. Les autres servantes semblaient bien amusées de sa situation et Rosalina commençait à en avoir marre. Alors qu'elle ronchonnait en murmurant sur les conditions dans lesquelles la vampire vivait à cause de ces maudites servantes, elle reconnue le déplacement silencieux du dragon dans son dos. Elle afficha alors un grand sourire, attendant que celui-ci prenne la parole.
Que voilà du bon travail, chère Olivia. Que dirais-tu de prendre une petite pause et de venir avec moi ?
La vampire se retourna, faisant tournoyer sa petite jupe, dévoilant presque sa petite culotte. Elle portait aujourd'hui l'un des habits que contenait le garde-robe et elle ne s'en sentait point intimidé de porter de tels vêtements dans cet endroit. Si un quelconque assassin essayait d'entrer dans cette grotte, il aurait bien tôt fait de se faire repéré soit par une servante, soit par l'imposant dragon.
Avec plaisir.
Elle suivit le dragon, espérant de tout son coeur pouvoir sortir d'ici. Mais où était donc passé l'humain ?