{_ Crash.

Un coup d’œil en haut. Le ciel est magnifique, d’un bleu absolument ravissant. Aucun nuage à l’horizon. Le soleil brille. Il fait beau. Un coup d’œil à droite. Personne. Juste la plaine qui s’étend jusqu'à une forêt lointaine. Un coup d’œil à gauche. Des montagnes sombres, mais extrêmement loin. Coup d’œil devant moi. Un océan de verdure qui semble s’étendre à l’infini, sans limite, sur le relief couvert de collines. Derrière moi, les mêmes collines, le même océan de verdure. Sous moi, mon ombre qui se déplace à allure folle sur l’herbe d’une colline que je survole. Une silhouette de rapace. Une silhouette de faucon crécerelle... Mon bec s’ouvrit en un long cri de défi.

Je descends, rasant l’herbe haute des collines, suivant le relief. Le vent, sur mes plumes est comme une douce caresse. Je suis porté par des courants d’air, tantôt ascendant tantôt descendant. Ma vision est accrut, je distingue des choses que je n’aurais pas pu voir sous ma forme humaine. Je peux voir les campagnols et autres bêtes des campagnes s’enfuir à toute allure à mon approche. J’arrive à distinguer les insectes, sur les herbes.

Je remonte alors, dans un battement d’aile puissant. L’air se réchauffe peu à peu. Les rayons du soleil sur mes ailes me donnent des frissons de plaisir. Je décris alors un cercle. Je viens juste d’apercevoir une souris un peu trop téméraire. Elle finira dans mon estomac. Je descends alors en piqué, atteignant une vitesse vertigineuse. Je déploie mes ailes au dernier moment, ralentissant in extremis ma chute. Je capture ma proie dans mes serres, et d’un coup de bec je la tue. Je la dévore rapidement.

Je regarde autour de moi. Plus loin, j’aperçois un oiseau. Un oiseau plus grand que moi. Je me sais en danger. Il faut partir. Hélas, l’oiseau m’a vu. Il tourne vers moi. Je prends mon envol. Ma seule chance, le prendre de vitesse et le semer. Plus l’oiseau ennemi s’approche, plus j’arrive à distinguer ses traits. Un aigle royal. Aïe.

La course poursuite commence. Je n’ai aucun endroit où me réfugier. La forêt est trop loin, les montagnes aussi. Pas besoin d’essayer de me cacher dans les hautes herbes, il me retrouvera facilement. Du coin de l’œil je le vois. Il est à 200mètres derrière moi. Il pousse un cri perçant. Un cri de victoire. Comme s’il avait déjà gagné... Je cherche des yeux un refuge.

Miracle. J’aperçois un humanoïde, plus bas. Vampire, elfe, humaine, falariel, je m’en fiche. Il faut que je me sorte de là. 150 mètres. Nouveau cri de sa part. Dans un ultime effort, j’arrive à grappiller 20 mètres entre lui et moi. Il est rapide. Il accélère lui aussi. Sans réfléchir je replie mes ailes. Je me laisse tomber en piqué vers mon supposé allié. Je n’ai pas le choix. Soit l’être, en bas, m’aide, soit je suis obligé de me retransformer en une autre forme et c’est le crash assuré. Mon prédateur se rapproche. 50 mètres. Je pousse un cri plaintif, pour prévenir l’inconnu(e). Je déploie mes ailes 1mètre avant l’impact. Et je rentre lamentablement dans la personne, l’aigle juste derrière moi.